Par le Professeur Jacques BRINGER,
Doyen Honoraire de la Faculté de Médecine
Bien vieillir, c’est tout simplement continuer à bien vivre avec l’âge grâce à l’absence de maladie source de complications ou de handicaps. C’est aussi conserver suffisamment d’aptitudes physiques et de mémoire pour garder le goût de vivre, le désir, la curiosité alimentés par des projets et entouré d’un environnement affectif apaisant.
Les objectifs d’ARCOPRED soulignent que l’amélioration et l’allongement de la qualité de vie passent par la prévention et l’atténuation des principales maladies chroniques que représentent les affections cardiovasculaires, les maladies respiratoires chroniques, le diabète, les cancers et encore les maladies ostéo-articulaires du vieillissement ainsi que les troubles prolongés neuro-psychologiques comme la dépression. Ces maladies chroniques sont fortement associées à un vieillissement précoce et plus rapide. L’ensemble de ces maladies chroniques ont de nombreux points communs car elles sont favorisées par des facteurs environnementaux (tabac, mauvaise nutrition, obésité ou dénutrition, manque d’exercice physique…).
Dans le domaine de la prévention et du dépistage, les injonctions culpabilisantes et les prescriptions contraignantes n’ont pas de succès à long terme.
Combattre le vieillissement accéléré et ses conséquences revient à utiliser les armes communes, visant à prévenir ou réduire ces principales maladies chroniques. Se désintéresser de leur prévention et négliger leur détection renforce les formes précoces et graves du vieillissement avec un impact humain et économique considérable sur les individus, les familles et le pays. Les actions de prévention et de dépistage ne sont pas aisées car touchant aux comportements individuels, à la personnalité et à l’environnement socioéconomique et culturel. Cependant, rien n’est possible sans transmettre les connaissances sur la santé et la maladie permettant aux personnes de comprendre pour espérer les voir infléchir leur comportement.
Dans le domaine de la Prévention et du Dépistage, les injonctions culpabilisantes et les prescriptions contraignantes n’ont pas de succès à long terme. Bien au contraire, elles induisent souvent des comportements d’évitement, de fuite et de déni, à l’opposé de l’objectif recherché.
Une politique de prévention demande une impulsion nationale et des stratégies régionales alliant des partenariats et des actions collectives pour la promotion des comportements de vie saine. Telle est justement la démarche d’ARCOPRED dont l’objectif est de coordonner l’ensemble des actions régionales d’éducation à la santé, de prévention et de dépistage chez les personnes âgées. Saluons donc l’initiative et le dynamisme du Professeur Jean-Louis LAMARQUE et de toutes les personnes qui l’entourent et/ou soutiennent cette importante action de santé publique régionale.