La perte du sens de l’effort revient à éviter tout ce qui coûte. Les exemples significatifs, quotidiens devraient nous affoler : chez les jeunes, baisse du niveau d’exigence des enseignants, baisse de la quantité de travail à domicile …, refus des filières « à comprendre » ; dans le monde du travail le constat est décourageant, jeunes et moins jeunes ne se précipitent plus pour travailler … ni le soir, … ni les week-ends.
Pour les chercheurs en neuropsychologie de la santé, cette flemmardise n’a rien d’anormal : c’est dans la nature de l’Homme, des Animaux, de s’économiser pour survivre le plus longtemps possible. Depuis la nuit des temps nos gênes font que nous cherchons à économiser nos efforts. Ainsi « s’économiser pour survivre » a été et reste une logique ancrée dans notre patrimoine, notre instinct. Sauf que ce rationnel génétique ne nous profite plus à terme. Le « souci du moindre effort », du plaisir immédiat a ses limites cognitives et corporelles et à terme nous prive d’expériences, d’initiatives, des réactions positives de notre organisme comme par exemple : prendre, pour un ou deux étages, l’ascenseur au lieu des escaliers !
Et qu’en est-il chez les « Retraités » ? Terme détestable comme si après une vie professionnelle l’on était mis en « retrait » du reste de la population. Ce qui, il y a une ou deux générations, pouvait se concevoir pour beaucoup de séniors, est devenu inopportun, tout simplement inacceptable aujourd’hui comme l’ « âgisme ». Ainsi dans notre vie, et à tout âge, pour acquérir, développer de bonnes réactions pour nos organismes, il faut s’adapter plutôt que subir ces impulsions à ne rien faire. Il faut les vaincre. Vaincre cette inhibition, c’est aller en salle de sport plutôt que rester dans son canapé, manger un fruit plutôt qu’un gâteau, lire une analyse sur les méfaits du temps d’écran plutôt que regarder une série à la télévision … etc. C’est encore cultiver les contacts humains, familiaux, amicaux, ou associatifs plutôt que demeurer seul chez soi. Ces attitudes exemplaires concernent effectivement les trois piliers de notre état d’équilibre de bien-être… celui du Corps, de l’Esprit, du Psycho-social ; tout simplement de notre Bonne Santé avec tout ce qui nous entoure.
Comment cultiver la « niaque », cette combinaison de motivation et de persévérance selon les psychologues, à vaincre ces impulsions et préférer les efforts nécessaires ? Pour cela développer l’intérêt, l’ambition de progresser, le plaisir de faire œuvre utile, la confiance en soi d’y parvenir (pari sur le futur) ! Cette niaque, cette volonté de réussir, nous éloigne de notre paresse intellectuelle, celle des préjugés, de l’égocentrisme, des convictions et autres « fake news » (désinformations), des complotistes, etc.
Il faut avoir conscience de la Réalité, prendre le temps de la Réflexion pour Réagir avec Rigueur, Responsabilité, Respect pour … des Remerciements ? Ceci implique un effort de la pugnacité dont il ne faut pas craindre l’aspect négatif préliminaire mais préférer le plaisir du bien-être à venir. Ne pas faiblir au célèbre « test du Marshmallow » qui consiste, pour un enfant de quatre à cinq ans, laissé seul face à la friandise, de préférer la consommer immédiatement plutôt que d’attendre le retour de l’adulte et de bénéficier d’un deuxième Marshmallow . Devant un effort, à tout âge, nous retournons trop facilement en enfance, pour certains, à préférer la « facilité » plutôt que l’effort constructif !
Pour développer ce goût de l’effort chez les Séniors, parfois « usés » par leur état de Santé, il faut se fixer des objectifs adaptés, déguiser l’effort en amusement, se faire aider, être contrôlés aujourd’hui par des objets connectés simples : informations de nombre de pas, durée d’immobilité, de la fréquence à s’hydrater, du rythme cardiaque …, etc. Pour les Seniors en particulier, il faut substituer à la seule espérance de la longévité, les plaisirs du Bien-Etre au quotidien. Certes s’il est légitime d’espérer disparaître le plus tard possible … nous souhaitons tous que ce soit en état de Bonne Santé !
Professeur JC ARTUS